La Culture Hip Hop   
 
 

      Nous vous proposons ici de découvrir ou de redécouvrir la culture Hip Hop.

 
  Notre Plan : - Que veut dire Hip Hop ?

      Les 4 facettes :

Danse Graff Dijing Rap

- Une unité dans cette culture ?

- Les Origines du Hip Hop

- Chronologie de la culture Hip Hop

- Nos sources
 
 
 
   Que veut dire Hip Hop ?   
 
 

       Le hip est un parlé propre aux ghettos noirs américains : il est dérivé de hep qui signifie dans la jive-talk (argot de la rue) : "être à la cool".

       La culture Hip Hop englobe la Danse, l'art des Graffitis, le Djing et le Rap. Par extension on y inclut le style vestimentaire et le langage de rue.

       Ainsi on distingue 4 facettes que nous vous présentons ci-dessous.

 
 
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        La Danse   
 
 

      La Danse Hip Hop fait partie intégrante de la danse urbaine avec des disciplines comme le Smurf, l'Electric Boogie, le Break où l'on joue avec son corps à des fins chorégraphiques. L'Electric Boogie est composée de styles différents comme le poppin', ou encore le mime Marcel Marceau. Cette danse sera popularisée dans le monde entier par Michael Jackson sous le nom de Moonwalk. Le Moonwalk est une marche arrière, dont l'inventeur serait un automate qui, inspiré du mime Marceau, s'est fait remarquer lors d'un show télé. Les danseurs ont repris ses gestes pour les adapter à la musique.

 
  Photos de Danseurs  
 
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        Le Graff   
 
 

       Le graff et le tag sont trop souvent confondus : Le graff est une fresque stylisée et parfois codée en fonction d'appartenances qui ne sont pas toujours d'obédience artistique, voulant rendre compte d'une réalité sociale. Le tag vient de l'anglais "étiquette". C'est le côté obscur du rap qui est slogan ou signature.

       On observe une réaction hostile de la part des pouvoirs publics car ces dégradations sont coûteuses. En 2000, 45 Millions de Francs ont été dépensés par la RATP et 60 Millons de Francs par la SNCF pour palier à ces degradations.

 
  Photos de Graffs et de Graffeurs  
  Copier/Voir notre Vidéo de graff  
 
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        Le Dijing   
 
 

       Au début, les DJs étaient davantage mis en avant au cours des manifestations Hip Hop. Les rappeurs n'étaient là que pour chauffer le public pendant que le DJ mixait.

       Aujourd'hui, le plus souvent, les DJs composent la musique pour les rappeurs. Ils s'occupent de mixer une base sonore tirée de disques vinyles, en mouvement de va et vient : le Scratch. Certains Djs travaillent sur des samplers : ils composent leur propre musique à partir d'enregistrements, en trafiquant une musique et en la recomposant. L'inspiration musicale est variée : le jazz, le reggae, le blues, la soul, le rock fusion.

 
 
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        Le Rap   
 
 

       Cette pratique consiste à parler de manière saccadée souvent sur un fond musical ou sur des enregistrements retravaillé. C'est la pratique du talk over (parler sur) ou du toasting (pour le style raggamufin) consistant à cadencer ou infléchir sur des rythmes.

 
  Photos de Rappeurs  
 
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   Une unité dans cette culture ?   
 
 

      On peut faire un parallèle entre le rap et le tag : Michel Kokohoreff affirme qu'il y a plus d'une analogie entre le rap et les graffitis : "Au niveau de la gestuelle, on retrouve le même rythme saccadé, scandé, rapide. Le rap dit explicitement ce que tags, graffs et fresques sugèrent.

       Un élément commun aux quatre facettes est la reproduction du mouvement urbain comme le précise Hugues Bazin : "La rapidité du rap, de la danse ou de l'expression graphique reproduit le mouvement urbain s'arrêtant et repartant dans l'autre sens." Ce qui distingue finalement le mouvement hip hop est le défi lancé à la société. Ce défi, souvent pacifiste à sa source dans la Zulu Nation.

 
 
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 Les Origines du Hip Hop 
 

      La rumeur prétend que le Hip Hop est né à l'annonce de la mort de Malcom X dans un ghetto noir. C'est avec la Zulu Nation, fondée en 1975 par Africa Baambatta qu'émerge le Hip Hop. Cette Nation se veut ethnique et pacifique avec des lois morales contre la drogue, l'alcool, la violence et le racisme, qui font rage dans les ghettos New Yorkais. Elle veut transformer l'énergie négative des jeunes noirs des ghettos en énergie positive à travers les pratiques culturelles. A cette époque, on assiste à l'explosion du breakdance avec les battles de légendes à New York où s'affrontent des références comme Crazy Legs, Pee Wee, Ken Swift, Flowmaster, Kuriaki, les membres du Rock Steady Crew contre les membres des Dynamics rockers ou plus tard encore les New York City Breaker.

       Aux Etats-Unis, l'un des premiers disques fut celui du groupe Sugar Hill Gang avec "Rapper's Delight". Il s'en est vendu 2 000 000 exemplaires en 1979. En 1982 un rap plus engagé voit le jour avec notamment le groupe Grand Master Flash et son titre "The Message", où sont décrits ghettos, violence, pauvreté, drogue, ...

       L'influence de la Zulu Nation s'étend jusqu'en Europe au milieu des années 1980. C'est en 1982 que les acteurs du Hip Hop font leur première apparition en France (Africa Bambattaa, Futura 2000, Mr Freeze et également les Rock Steady Crew). Ces derniers effectuent des tournées de concerts qui ne connaissent pas le succès commercial attendu mais les jeunes de banlieues voient dans ce mouvement un moyen de s'exprimer pour faire parler d'eux.

       En France, les premiers relais médiatique sont des radios telles que Radio Nova ou Carbone 14. En 1984, TF1 diffuse l'émission "H.I.P.H.O.P.", animée par Sydney (un Dj antillais amateur de funk) qui devient le premier animateur noir de la télévision française. C'est la première émission télévisée dédiée à la culture hip hop. C'est un grand succès, Sydney reçoit des invités américains, et donne des cours de danse ou de dijing par l'intermédiaire d'acteurs du mouvement. C'est avec la compilation Rapattitude que le rap émerge réellement et s'ouvre au grand public. On y trouve notamment Assassin et NTM. En 1991, certains groupes signent sur des labels (IAM chez Delabel et NTM chez EPIC).

       Quelques années plus tard, les groupes de rap reçoivent des récompenses : les "Victoires de la Musique" avec MC Solaar, IAM, Alliance Ethnik et Ménélik. Cependant même si le succès commercial de MC Solaar crédibilise le rap français auprès des médias de masse, il révulse une partie de la base du Hip Hop.
       Les ventes atteignent le million d'exemplaires alors que le film de Kassovitz remplit les salles.

       De nos jours la culture Hip Hop est en plein essor. En effet Skyrock, radio diffusant essentiellement du hip hop, est la première radio musicale à Paris. En septembre 2002, le Stade de France a accueilli les rappeurs de la scène française pour le concert Urban Peace.

 
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 Chronologie de la culture Hip Hop 
 
1975

Fondation à New York de la Zulu Nation par Africa Baambatta.

 
1979

Sortie de "Rapper's Delights" le premier morceau de rap, enregistré par le Sugar Hill Gang.

 
1981

En France, création des radios libres et émergence du rap américain sur les ondes par l'intermédiaire des DJ's.

 
1982

Sortie de "The Message" de Grandmaster Flash et The Furious Five. Le rap s'inspire pour la première fois des ghettos noirs américains.
Deux français produisent du rap américain à New York : Jean Karakos et Bernard Zekri. Au détour d'un rap interprété par Fabe Five Freddy, un des pionners du genre, on peut entendre la première phrase rappée enregistrée en français : Change de Beat...
Zekri organise le New York City Rap Tour en Europe. Les médias français et le public découvrent les multiples facettes de l'univers Hip Hop.
Au Bataclan, boîte parisienne, Jhonygo, Destroyman et Lionel D rappent pour la première fois des textes entièrement écrits en français.

 
1983

Le tube mondial "Rock it" du jazzman Herbie Hancock et du DJ DST impose le scratch Hip Hop au grand public.

 
1984

Sidney, le premier animateur noir de la télévision française présente "H.I.P.H.O.P." sur TF1.
Dee Nasty enregistre "Paname City Rappin'", le premier album du hip hop français en autroproduction et vente sauvage.

 
1987

Sortie d' "Egoïste" de Jhonygo et Destroyman, scratch de Dee Nasty. Premier maxi 45 tours de rap français sur le catalogue d'une major : Barclay.

 
1988

Dee Nasty organise le premier festival rap avec le concours de Assassin, NTM et de DJ's tels que Crazy B, Cut Killer.

 
1990

Sortie de l'album "Y'a pas de problème" de Lionel D, musique de Dee Nasty.
Sortie de la première compilation de rap français Rapattitude qui a un succès inattendu : 100 000 exemplaire vendus.
Sortie de "Bouge de là" de MC Solaar et DJ Jimmy Jay.

 
1991

"Bouge de là" devient le premier tube du rap français.
Sortie du premier album des Marseillais IAM : "De la planète Mars".

 
1994

"Prose Combat", deuxième album de MC Solaar dépasse le million d'exemplaires.
"Je Danse le Mia" d'IAM réussit le second cross-over de l'histoire du rap français.

 
1995

Sont élus aux Victoires de la Musique MC Solaar comme meilleur artiste de l'année et IAM comme meilleur groupe de l'année.

 
1996

Imposition de quotas de chansons françaises aux radios ce qui permet au rap français de se développer.

 
2002

Le concert Urban Peace au Stade de France réunit le rap français.

 
 
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        Sources :   


Le Rap, une Réponse des Banlieues ? Des Jeunes et des Musiques Rap, Expression des Lascars Rapologie

De gauche à droite :

Jean CALIO - Le Rap, une Réponse des Banlieues ? - Editions Aleas (Collection Pour mémoire)

Anne-Marie GREEN - Des Jeunes et des Musiques - Editions L'Harmattan

Manuel BOUCHER - Rap, Expression des Lascars
(significations et enjeux du Rap dans la société française)
Préface d'Hugues Bazin - Editions L'Harmattan 1998

Philippe PIERRE-ADOLPHE & José-Louis BOCQUET - Rapologie - Editions Mille et Une Nuits

 
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